DATE
Du 12 septembre au 31 octobre 2024
Du lundi au vendredi
9h > 12 h / 14h > 17h15
ACCESSIBILITÉ
Bus C6 : Arrêt Rigourdière
Un épicycle est un ancien modèle astronomique pour décrire les circonvolutions d’un astre sur lui-même. Réfléchir au recyclage de l’existant plutôt que de construire du neuf en périphérie devient un enjeu d’avenir.
Alexis Defortescu, Babeth Rambault, Carl Marquis, Jean-Marc Nicolas, Jérôme Corroller, Karim Ould, Loïc Creff, Marie Vandooren, Mathieu Arfouillaud et Yann Lestrat présentés pour l’exposition collective Épicycle posent leur regard de plasticiens sur la notion de recyclage.
Tous s’intéressent à l’urbain et au périurbain.
Ils jouent de la réutilisation de matériaux et/ou d’images pour faire du neuf, ils interrogent les relations « nature et architecture », ils questionnent nos liens conscients ou inconscients avec l’urbain et le péri-urbain . Chacun tourne sur lui-même et sur son sujet, mais tous gravitent autour d’un centre, la ville.
– Une exposition produite par les Ailes de Caïus
Les ailes de Caïus est une association qui œuvre depuis 2009 pour soutenir la création contemporaine et aider à sa diffusion.
Crédit photo : Alexis Defortescu
ARTISTES
Alexis Defortescu
Alexis Defortescu, artiste peintre né en 1985, vit et travaille en Normandie. Il a commencé la peinture en 2005 avec un intérêt marqué pour le portrait et la nature morte. Sa pratique artistique a évolué significativement à partir de 2020, lorsqu’il a exploré le thème du végétal dans l’environnement urbain en réponse à la crise sanitaire. Cette nouvelle orientation a profondément influencé son approche de la peinture de paysage.
Le travail d’Alexis Defortescu se concentre sur la place du végétal et plus largement du vivant dans notre société. En utilisant des photographies prises lors de ses promenades solitaires comme point de départ, il crée des peintures qui reflètent les tensions et les harmonies entre l’homme et le végétal dans les lieux urbains. Son travail invite à réfléchir sur les enjeux écologiques liés à l’urbanisation croissante et encourage une prise de conscience sur notre rapport à l’environnement. À travers ses compositions, Alexis Defortescu propose une réflexion critique et visuellement captivante sur la coexistence entre l’homme et la nature dans les espaces urbains contemporains.
Babeth Rambault
Le travail de Babeth Rambault se compose d’installations, de sculptures, d’inventaires photographiques (parfois de seconde main) et de vidéos.
Les récits cliniques, les gestes de l’artisanat vernaculaire, l’histoire de l’alimentation ainsi que le traitement des excrétions humaines, les formes en transit et les différentes techniques issues de la culture des restes, façonnent sa pratique artistique.
Les paysages à ras du sol, la transformation et l’animation de matières au bout du rouleau, de trucages artisanaux sont ses moyens techniques rudimentaires et directs. Aussi le langage coagulé dans des mots-valises, les mésusages, ainsi que l’assemblage d’objets et de déchets industriels, tendent à converger, dans sa pratique de la sculpture et de l’image, vers le burlesque, entre le pathétique et l’enchanté.
Carl Marquis
La pratique d’artiste de Carl Marquis a longtemps touché au design d’espace autant qu’à l’art, dans une sorte d’indétermination assumée. À présent, les enjeux artistiques ont pris le dessus, l’amenant à réaliser des projets situés dans des logiques davantage exploratoires.[ … ]
Élevé à la campagne, son aire de jeu n’avait rien à voir avec les espaces contraints des petits urbains. C’est en kilomètres que se mesurait son playground, tant l’étendue était large et ouverte au regard autant qu’à l’expérience. Son rapport au construit s’est noué également à une échelle plus restreinte : une construction réalisée en paille reste encore dans son souvenir comme une architecture immense et enveloppante, menaçante presque. Autre instant, plus récent, la vision d’un gamin sortant du métro rennais et se faufilant au coin de la rue dans le trou d’un mur pour rentrer chez lui… dans un squat. […] Cette cristallisation autour d’un rapport étonné à ce qui nous entoure nourrit ses projets et le conduit à « observer le monde par le prisme de l’enfance ». La place du jeu est donc essentielle dans sa pratique […]. La logique de ses travaux propose […] un rapport actif avec ses œuvres […]. Il joue des relations complexes entre le corps et les espaces construits, des rapports d’échelle qu’il distend parfois dans des inversions façon Alice au pays des merveilles. Réalité et imaginaire s’y entrelacent, floutant les limites convenues. Dans les interstices avec le connu s’ouvre l’imagination […]. Et logiquement, l’écriture apparait maintenant comme composante de ses projets […] sous formes de lectures performées […] articulant installation, textes et bande son […]. Un travail empreint des réalités contemporaines qui structurent nos sociétés […] peut-être sa manière d’habiter poétiquement le monde.
Jean-Marc Nicolas
Jean-Marc Nicolas est un artiste – paysagiste – enseignant Il vit et travaille en Bretagne.
Le travail de Jean-Marc Nicolas est celui d’un observateur. Un homme qui compile dans sa mémoire un nombre conséquent d’images, d’aperçus sur le monde ; un collectionneur de photographies – matérielles ou virtuelles – qu’il classe et organise minutieusement dans ses souvenirs pour les extraire le moment voulu et les associer à ses projets artistiques. Souvent insolites, parfois improbables, ces enregistrements (…) affichent d’emblée un rapport visuel choc. Ainsi naissent ses œuvres, du dialogue qui s’instaure subrepticement entre un lieu, un contexte singulier et quelques images-souvenirs dont la résurgence favorise par ricochet l’échafaudage des projets (…)
Si les œuvres de Jean-Marc Nicolas invitent volontiers à la déambulation, au parcours, à la marche, c’est qu’elles suivent elles-mêmes un circuit progressif tout au long de leur conception. Cette promenade dans les œuvres, entre les œuvres, au travers des images et des souvenirs, suit un chemin de découverte (…) à partir des inspirations et aspirations de l’artiste.
(Morgane Estève, extrait de «Jean-Marc Nicolas, Paysages empruntés» édition ‘Le Village’ 2011)
Karim Ould
Karim ould est diplômé d’un master arts plastiques en 2008.
« Par un jeu de déplacement, Karim Ould détourne l’objet du quotidien ou de rebut, met en exergue des caractéristiques architecturales urbaines, des motifs ornementaux et bouscule les codes établis en réinterprétant des habitudes de pensées. Il redonne vie aux objets anodins, les détache de leurs utilités premières, les décontextualise ou tourne en dérision leurs fonctions initiales.
Ainsi, emballages, éponges, cibles, façades d’immeubles, cartes postales, couvertures de survie… sont autant de matières premières propices au développement d’un travail artistique qui questionne, non sans ironie et humour, une société empreinte de stéréotypes.
Si les rencontres entre la dimension symbolique de chaque objet, mot ou image utilisé dans les œuvres de Karim Ould, et les matériaux, les contextes, créent des sens nouveaux que l’on pourrait dire poétiques, sa recherche le conduit souvent à donner à ses œuvres une dimension politique.»
David Chevrier directeur de SUPERFLUX
Loïc Creff
Macula Nigra est artiste et imprimeur. Ou l’inverse. Il affectionne le papier, qui parfois le lui rend bien. Son travail s’articule autour de l’image imprimée, créant des univers utopiques via un travail de collage, issu de diverses sources iconographiques. Il travaille au sein du collectif Le Marché Noir.
Le projet “Archigraphie” s’intéresse au potentiel graphique de l’architecture et de l’urbanisme, sous forme de collages, d’images imprimées ou encore de maquettes, avec un intérêt marqué pour les constructions colorées et géométriques, les foires universelles et les utopies architecturales en général.
Marie Vandooren
Née en 1976 à Châteaurenard (13), Marie Vandooren a travaillé à Nantes et à Marseille avec différents collectifs d’artistes avant de s’installer en milieu rural. Elle multiplie les pratiques (photographie, sérigraphie, peinture et vidéo) et les croise afin de produire un travail de mise en scène, de superposition et d’opposition. Aujourd’hui représentée par la galerie Gaïa à Nantes et la galerie Relief Atelier à Lausanne, elle vit et travaille à Moisdon-la-Rivière (44) et pratique la sérigraphie dans un atelier partagé à Nantes.
Inspiré par la manière d’habiter le monde, son travail puise principalement dans les espaces fabriqués et exploités par l’homme. Avec pour point de départ la photographie argentique elle mène différentes recherches en peinture et en sérigraphie. Elle s’inspire particulièrement des éléments qui jalonnent notre environnement proche et mets en lumière la reproduction des espaces sur chaque territoire, interrogeant leur artificialisation et l’intervention de l’homme sur le paysage.
Mathieu Arfouillaud
Issu d’un cursus universitaire en droit, Mathieu Arfouillaud a exercé une profession juridique pendant environ dix ans. Durant ces années, il s’est engagé progressivement dans une pratique régulière de la peinture, consolidée par un enseignement artistique, pratique et théorique (Cycle de 3 ans aux ateliers Beaux-Arts de la ville de Paris et Licence d’Arts Plastiques à Paris 1 – Panthéon Sorbonne). Il consacre aujourd’hui l’exclusivité de son temps à sa pratique artistique.
Influencé tant par la peinture classique de paysage que par l’esthétique involontaire des bords de route et zones périurbaines, Mathieu Arfouillaud a développé une pratique picturale autour du paysage vernaculaire. Progressivement, ces paysages sont devenus prétextes à expérimentation sur les médiums et supports à réflexions sur leurs modes de représentations, notamment à travers les écrans.
Yann Lestrat
Après une formation à la Villa Arson à Nice, Yann Lestrat réside et travaille à Rennes. Cet artiste plasticien joue autant du champ de la sculpture que de l’installation. La peinture abstraite, témoignage des héritages de l’art américain des années 1950-1960, caractérise également ses créations, extrêmement abouties dans leur recherche plastique et technique.
Il réalise des formes invariablement simples, qui prétendent à une perfection absolue pourtant inatteignable : sphère en acier poli, peintures monochromes laquées, plaque de plexiglas transparente… Le choix de Yann Lestrat de recourir aux techniques et compétences issues de l’univers de la production industrielle participe à cet intérêt pour la finition de l’oeuvre, mais aussi paradoxalement à son détachement du réel.
Sa démarche créative investit souvent des paysages, des espaces publics ou des objets domestiques familiers, dans lesquels il introduit des perturbations inattendues qui troublent leur usage commun et l’ordre établi : incrustation de niveau à bulle sur ses sphères et tableaux, installation d’une bonde d’évacuation monumentale dans un site naturel, etc.
Jérome Corroller
Jérôme Corroller est un enseignant et artiste qui, depuis dix ans se consacre à une pratique contemporaine de la photographie. Sa démarche artistique se caractérise par l’exploration de la notion d’expérimentation. Ce champ de recherche nourrit autant son travail plastique que ses réflexions théoriques.
“À mon sens, la photographie ne se résume pas à appuyer sur un bouton. Plutôt que d’appliquer des formules toutes faites, de régler des paramètres ou de suivre des notices, j’ai choisi de m’émanciper du monde de l’image en questionnant les moyens de sa production. Je joue avec les appareils, les protocoles, je les détourne, les réinvestis, les réinvente. Cette démarche de déconstruction et de reconstruction de l’acte photographique me permet de m’affranchir des conventions et de conquérir de nouveaux procédés. En somme, je fabrique des machines à photographier en détournant des outils dont ce n’est pas l’usage premier à l’instar du scanographe qui me permet de photographier par balayage et proposer des fresques qui abordent la circulation et les flux dans l’espace public”, Jerome Corroller.